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Athlétisme aux JO 2024 : les Français évitent le naufrage et espèrent des jours meilleurs à Los Angeles

On ne l’y avait plus revu depuis le 27 juillet, et le sacre d’Antoine Dupont et de l’équipe de France de rugby à VII. Si Emmanuel Macron avait fait, depuis lors, le tour d’un certain nombre de sites olympiques pour congratuler – ou consoler parfois – des médaillées et médaillés français, le président de la République n’était plus revenu au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Même en cette deuxième semaine des Jeux olympiques (JO) où celui-ci, avec l’athlétisme, était pourtant l’un des épicentres des compétitions. Il faut dire que dans l’enceinte du Stade de France, c’était la disette : aucune médaille française après neuf jours de compétition. Rien qui brille à l’horizon. La misère !
Mais samedi 10 août, en soirée, le président était de retour. Pile pour assister, à 19 h 35, à l’exploit d’une jeune femme de 23 ans, originaire de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), qui, du haut de son 1,65 mètre, est venue sauver l’athlétisme français d’un zéro pointé – ce qu’il n’avait plus connu depuis les Jeux de Sydney, en 2000. En s’adjugeant la médaille d’argent sur le 100 m haies – à un centième de l’or –, Cyréna Samba-Mayela a épargné au pays hôte le redoutable honneur d’être, avec la Corée du Sud en 1988 et la Belgique en 1920, l’un des rares pays organisateurs à ne pas avoir remporté la moindre décoration dans le sport phare des JO.
Une médaille, parfois deux, rarement trois : c’est le tarif de l’athlétisme français aux Jeux depuis les années 1950, à peu d’exceptions près, comme à Rio en 2016 (trois en argent, trois en bronze) ou à Atlanta en 1996 (trois en or, une en bronze).
Une médaille, rien qu’une, c’est ce qui a fait chavirer de bonheur un public du Stade de France qui n’en demandait pas plus, désespérant de crier dans le vide des performances. Une médaille, c’est ce qui incline un peu plus à l’indulgence pour cette jeune équipe de France, avec des athlètes ayant souvent moins de 25 ans, dont Cyréna Samba-Mayela est désormais le visage pour le public français.
Une médaille, c’est, en revanche, insuffisant pour satisfaire Romain Barras, le directeur de la haute performance de la Fédération française d’athlétisme, au moment de dresser le bilan de ces Jeux. « C’est un bilan décevant », admet-il.
Après les déboires des Jeux de Tokyo 2021, où la médaille d’argent du décathlonien Kevin Mayer avait sauvé l’honneur et servi de cache-misère au déclin d’une génération, l’athlétisme français avait dû faire en sorte de se reconstruire. Une nouvelle vague d’athlètes a émergé. Elle a notamment obtenu de bons résultats aux championnats d’Europe, en juin, à Rome.
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